Me Gusta Mexico !
25 juillet 2008
Par Pascale
 Welcome to Tijuana, chante Manu Chao, mais ici, une plage interminable, au bord de l’océan Pacifique, coupée en deux par un mur de métal dévoré par la rouille,  un mur qui n’en finit pas de tomber en morceaux et d’être retapé. Nous sommes, à la frontière des Etats-Unis et du Mexique, sur la plage de Tijuana, qui touche la ville de San Diego Californie.
Tout le long, sur ce mur, des fresques, des dessins mais aussi des croix représentant tous les hommes morts en voulant le franchir.
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Il y a plus de 10 ans, Georges W. Bush a décidé de construire un mur. Un impossible mur contre les pauvres. Après le mur de la  honte à Berlin, voici le mur de l'argent.

I wanna go to San Diego
I wanna go y no puedo
Bienvenida a Tijuana
Bienvenida la juana

olo voy con mi pena
Sola va mi condena
Correr es mi destino
Para burlar la ley
Perdido en el corazon
De la grande Babylon
Me dicen el clandestino
Por no llevar papel

Notre première rencontre mexicaine s'appelle Edouardo. Il est gardien de parking près de la ville d'Ensenada. Originaire du Chiapas, il est venu travailler ici après avoir pas mal bourlingué dans toute l'Amérique Centrale.
Détail : il portait un ceinturon avec une boucle d'Ernesto Che Guevara.
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 La route pour descendre dans le sud de la Baja california alterne entre régions désertiques, montagnes, cultures et l’océan.
On nous salue tout le long de la route, nous sommes contents de retrouver le « désordre ambiant » de la culture latine où l’on parle avec les mains.
Ici beaucoup de fruits (mangues, noix de coco, ananas) et la cuisine mexicaine nous change de la cuisine « sucrée » américaine.

Direction le Sud de la Bahia où l’on nous promet des plages paradisiaques, des petits villages à l’architecture coloniale.
 

 

 26 juillet
Pour aller du Nord au sud de la Baya California, il faut traverser le désert de Vizcaino.
Imaginez 450 Km secs, arides, recouverts de millions de cactus : des petits, des grands, des gigantesques, des coiffés de jaune, des petits rouges, des secs, des verts...
Puis, au bout de ce désert, une oasis : San Ignacio, petite ville traversée par une rivière, bordée de palmiers.
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 Arrêt recommandé (il fait plus de 40°) dans un camping au bord de la rivière où nous faisons du canoë
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 Repas composé de porc grillé, avec une sauce à la mangue, des oignons, des poivrons, des papas (pommes de terre) , excellent.
San Ignacio, au bord du Pacifique, vit pour les baleines. Sa lagune est un des grands sites d'observation des baleines grises qui migrent depuis les eaux de l'Alaska de novembre à avril.

27 juillet
La Mer de Cortez.
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Bahia conception : des petites criques, une eau turquoise à 30°, des pélicans et Felix qui nous prépare du poisson à l’ail.
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28 juillet
Passage par la Paz (principale ville de la Baja) et direction la pointe sud. Petite piste qui rejoint la lagune et son village de pécheurs, où nous rencontrons Magdalena et ses trois filles.
Dans ce village, ni eau, ni électricité, mais beaucoup de cœur.
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 Plein de photos dans la photothèque, rubrique Baja
 
 30 juillet Dos Santos Tranche de vie quotidienne en Baja California du Sud (BCS)
Une plancha. Une marmite mijote, elle contient de la joue de bœuf.Il sort la viande, la fait griller et la sert sur des tacos de maïs ou de farine.La garniture se compose d’oignons, d’un hachis de tomates et de coriandre, de guacamole, de chou râpé, de radis, de citron vert et de sauces piquantes (une rouge et une verte).Ce sera notre cantina deux jours de suite…
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Ces cantinas sont tenues en famille. Une télé allumée diffuse des feuilletons, de la pub. Dans ces pub, des spots pour la police qui recrute. Elle n’est pas trop présente la police, l’armée oui : 5 check point en BCS et une présence visible lors d’une petite fête de village : les militaires étaient masqués et armés.  Les Mexicains sont adorables, souriants, curieux. Le Mexicain de plus de 35 ans est très brun, moustachu, coiffé d’un chapeau de paille, petit ventre, chemise à carreaux. Il roule fenêtre ouverte, musique (mariachis) à fond.
 
31 juillet Tequila
Il y a longtemps, j’ai juré fidélité au bleu Grec, puis plus tard au bleu majorelle de Marakech. Je rajoute aujourd’hui le bleu de la mer de Cortez
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Pour passer de Baja California au Mexique central, il faut traverser le Pacifique, 15 heures de ferry entre La Paz et Mazatlan. Nous embarquons à 16 heures sur un vieux bateau qui transporte des camions. Pas de cabine, nous décidons de dormir sur le pont où il fait plus frais qu’à l’intérieur.
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A 2 heures du matin, gros coup de vent et … douche tropicale, repli immédiat une petite heure, le temps que tout se calme, et que tout sèche..   Dés l’arrivée à Mazatlan, nous partons directement direction Guadalaraja.C’est un autre Mexique que nous découvrons : tropical, moite, avec des averses régulières. Des papillons et des sauterelles comme s’il en pleuvait, et toujours le long de la route ces mains qui se lèvent pour nous saluer.
1er et 2 août 2008 Pàtzcuaro, région de Michoacan
Michoacan, un nom aztèque qui signifie « lieu des maîtres du Poisson ». Nous avons vu de nombreux lacs. Après avoir essuyé un orage de grêle, nous arrivons à Patzcurao. Ici, la peau est plus foncée, nous sommes au cœur du pays des indiens Purépecha.Cette ville coloniale s’articule autour de places paisibles, d’églises imposantes, de rues pavées et de maison d’adobe peintes en blanc et couleur brique, coiffées de tuiles rouges.Chaque place comporte une fontaine centrale, une statue, des arbres et des arcades. Des cireurs de chaussures, des peintres, s’installent le long de ces arcades.Se perdre dans cette ville est un bonheur. Tous les sens sont en éveil.Ce samedi matin, jour de marché, les paysans indiens des villages étalent leurs légumes, leurs épices, leurs poteries, leurs masques de fête.
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Des tissus aux couleurs chatoyantes pendent sur le devant des étals. On discute, on s’interpelle, des enfants courent dans tous les sens. Michoacan a une atmosphère, une âme que j’ai ressenti dans chacune de ses rues, de ses places.Parfois, une immense porte de bois laisse entrevoir des cours intérieures, des patios magnifiques. Le tout coloré, fleuri, décoré de meubles peints, de poupées artisanales, de sculptures.
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Plein de photos de la ville dans la phototheque

3, 4 et 5 août

Dernier séjour en bordure du pacifique avant de remonter sur Oaxaca et la région du Chiapas.
Cette côte du Pacifique est bordée d'une forêt tropicale, d'un côté et de plages magnifiques, de lagunes de l'autre côté. Nous trouvons des hébergements bon marché, tous pourvus de hamacs.
A midi, le soir, seul, en famille, les mexicains plébiscitent le hamac. Un bébé prend son biberon, un homme fait sa sieste, des femmes discutent assises, blanc, coloré, il est présent partout.
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 Traversée rapide d'Acapulco envahie de décharges d'ordures pour arriver à Puerto Angel, petit port niché dans une crique. Ici le pacifique n'est pas fait pour la baignade, des vagues immenses viennent s'écraser sur la plage.
L'arrivée est arrosée d'une douche tropicale, nous n'avons pas eu le temps d'enfiler les vêtements de pluie. Nous sommes tellement trempés que nous n'arrivons pas à marcher !
Ce fut le début d'une nuit terrible...
Logement chez Guido, l'Italien du coin, qui cuisine de très bonnes pizzas mais qui loue des chambres sommaires où l'on voit à travers le toit. Dans la nuit, un orage tropical d'enfer nous réveille, par le bruit mais aussi par le fait que l'eau rentre dans la chambre...
Et puis l'attaque en règle a commencé...Dés l'orage terminé, des familles entières de moustiques ont envahi la chambre.
Nuit d'enfer...
Le lendemain matin, nos affaires étaient encore plus trempées que la veille.

Tous les jours, nous avons notre orage tropical. Il s'annonce par des nuages noirs certes mais aussi par une chute brutale de la température et du vent. Puis d'un coup, des grosses gouttes viennent s'écraser sur le casque annonçant le déluge qui nous oblige à nous arrêter. Le tout dure peu de temps, juste celui de se tremper...
 
6 août Oaxaca

La route pour remonter du Pacifique grimpe jusqu'à plus de 2000 mètres pour arriver sur des plateaux, et redescendre sur Oaxaca située à 1500 mètres.
Ici, la population est en majorité indienne, beaucoup d'habitants  descendent des Mixtèques et des Zapotèques.
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La ville se situe au point de rencontre de trois vallées centrales parsemées de cités préhispaniques.
Oaxaca est un important centre artisanal et une de ses spécialités est le chocolat mélangé avec de la cannelle et des amandes. Nous avons passé un bon moment à le déguster dans une fabrique.
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 Oaxaca est une ville animée, de la musique à tous les coins de rue, des répétitions d'orchestre fenêtres ouvertes, des marchés.
La place centrale, le Zocallo, est le lieu de rencontres de musiciens, de cireurs de chaussures.
Mais aussi le lieu de rassemblement populaire : Oaxaca est un haut lieu de luttes sociales. En 2006, une Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca s'est formée suite à la répression d'une longue grève d'enseignants de la région, et rassemble des centaines d'organisations. La répression du gouverneur a été terrible.
Sur les murs, beaucoup de slogans politiques.
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 10 août 2008 san Cristobal de Las Casas
Les hauts plateaux isolés du Chiapas, servirent de refuge aux anciens Mayas. Plus d'un million d'indiens vivent ici, un grand nombre d'ethnies cohabitent et chacune d'elle a son propre langage et ses propres croyances.
Le Chiapas a toujours été une terre oubliée des gouvernants mexicains. Régulièrement des révoltes ont montré le mécontentement d'une population rurale dont le niveau de vie est à peine 1/3 de celui des autres Mexicains, dont le taux d'analphabétisme est important.
En 1994, les rebelles zapatistes, amenés par le Subcomandante Marcos, ont occupé la ville de San Cristobal, et militent pour une reconnaissance des droits des Indiens et pour un changement démocratique. La répression a été brutale.
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Deux ans après, des accords relatifs aux droits des populations indiennes ont été signés mais le gouvernement ne les a jamais appliquées.
Depuis, le Subcomandante Marcos a pris sa moto pour faire le tour de tous les états du Mexique pour promouvoir la « libération d'en bas » : une nouvelle approche pacifique et anticapitaliste de la politique.
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11 et 12 août
Nous logeons dans une posada, construite autour de plusieurs patios aux couleurs vives.
Ici, la couleur est omniprésente, dans chaque ruelle des maisons colorées, du bleu, du jaune, du orange du vert...
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 Fondée en 1528, San Cristobal de Las Casas est une petite ville aux ruelles pavées et aux multiples temples. Comme beaucoup de villes du Mexique, elle s'articule autour de la place centrale, le Zocalo. A côté de cette place une cathédrale jaune, rouge et blanche.
Des pharmacies proposent de la médecine naturelle. Dans les marchés, Les indiens vendent toute sorte d'artisanat : bijoux, tissus, poteries. Il faut dire que San Cristobal est assez touristique, mais ce tourisme ne nous pèse pas. Beaucoup d'italiens, de baba cool, de personnes travaillant avec les indiens dans des ONG.
En fin d'après-midi (après la pluie quotidienne), la ville s'anime : de nombreux groupes de musique, des chanteurs envahissent les places et les restaurants.
 

 12 Août 2008

La route qui va de San Cristobal de la Casas (2200 mètres d'altitude) à Palenque (80 mètres) circule entre les vallées du Chiapas. Au petit matin, les brumes apparaissent, et c'est vraiment magnifique.
Beaucoup de plantations : maïs (base de l'alimentaton), pommes de terre, haricots, courges. L'économie de la population repose sur la culture de la terre.
Les vêtements des femmes sont colorées et brodés : dans les motifs des textiles, apparaissent des figures mythologiques, des symboles, des fleurs.

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 Tout le long de cette route, nous passons dans de petits villages. Après un étonnement perceptible, les mains se lèvent toujours pour nous saluer,et le sourire apparaît.
Ici, nous traversons le cœur du territoire zapatiste, on nous demande même 20 pesos de « soutien ».
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Revoici la jungle, il commence à faire moite, la température depuis San Cristobal a grimpé de plus de 15°, mais surtout, 90 % de taux d'humidité...
Et puis, au milieu de cette jungle, Agua Azul : des masses d'eau d'une blancheur éclatante se jettent dans des bassins couleur turquoise.
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 Nous trouvons un palapas (petit bungalow) à louer en pleine jungle, au milieu de fleurs magnifiques et d'arbres tellement grands que les nôtres ressemblent à des bonzaïs.
Au cœur de cette jungle, le site de Palenque où la végétation laisse place à des édifices d'architecture Maya.
Deux heures de visite dés l'ouverture du site. Nous grimpons une à une les marches (très hautes) de chacun des temples.
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Dernière mise à jour : ( 16-08-2008 )