USA
Jeudi 3 juillet 2008
Par Pascale
29 juin
Après 10 heures d’avion,  nous arrivons 8 heures plus tôt que nous sommes partis de Tokyo… Il nous faudra deux jours pour récupérer de ce jet flag.
A Tokyo, le douanier japonais s’inquiète que nous n’ayons pas de billet retour, il appelle un américain.
Jeune, grand, le portable vissé dans l’oreille, il nous pose quelques questions : « d’où venez-vous ?, où allez-vous ? pourquoi n’avez-vous pas de billet retour ? vous êtes venus par la Russie ? ». Tout cela lui semble étrange. Nous expliquons. Il s’éloigne un peu pour téléphoner. Quelques mots compréhensibles « 4 français, dans les 45 ans.. », puis il revient et nous dit que nous pouvons prendre l’avion. Il nous faut seulement indiquer un premier hôtel. Ce que fit le douanier japonais en inscrivant l’hôtel Hilton, et en nous disant à voix basse « ils sont étranges ces Américains… ».

Nous souhaitons louer un camping-car pendant 17 jours en attendant les sides, les agences étant fermées le dimanche, nous visitons Los Angeles, et le quartier le plus prés d’où nous sommes est Hollywood.

Un dimanche à Hollywood

Hollywood bld, des étoiles incrustées dans le sol avec des noms d’acteurs. Beaucoup de monde dans les rues, des glaces, des boissons ou de la nourriture à la main. L’Américain mange beaucoup en marchant.
Ici, on se croirait dans un film ou une BD vivante : Mickey discute avec wonder-woman, les pirates des caraïbes avec Michaël Jackson. On croise D2R2, Elwis Presley..
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 Et l’on revient à la« vraie vie » avec la campagne présidentielle Américaine. Miss Clinton n’est guère présente.
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 30 juin
Nous trouvons rapidement un camping-car à louer qui sera disponible demain.
Nous reprenons donc la route, direction les parcs nationaux, mais dans un véhicule à quatre roues et climatisé.
On va dire heureusement, car l’Arizona nous accueille avec plus de 40° et des décors qui commencent à ressembler à des Westerns

2 juillet
Direction Grand Canyon.
Nous trouvons un camping près de Williams, Arizona, au bord d’un petit lac (merci Cat pour ton guide).
Géré par les Eaux et forêts locales, il est en pleine nature, sans électricité mais avec un barbecue intégré dans le sol. Pour 14 dollars la nuit, on est au calme et au frais. Avec en prime, au petit matin, les animaux du coin qui viennent nous voir.
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 Williams, petite ville d’Arizona. Sans les voitures, elle aurait tout d’une petite ville de western. Ambiance Bagdag Café. Musique dans la tête.
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La chaleur commence à devenir limite oppressante. On avoisine les 45°. La visite du Grand Canyon se fera très tôt le matin.
Nous prenons une carte pass valable pour tous les grands parcs. Bonne organisation pour les visites : des navettes régulières vous déposent où vous voulez.
Certains panoramas sont superbes (celui de Desert view par exemple), où l’on découvre le fleuve Colorado qui serpente entre les buttes et les falaises. Ici, on parcourt des millénaires géologiques en une demi-journée. Toute l’histoire de la terre racontée dans ce canyon gigantesque où l’on se sent tout petit (en taille mais aussi à l’échelle du temps).  
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 6 juillet 2008
Les camps Ground d'Etat en Arizona sont supers. Souvent dans des endroits loin de tout, quelques places de camping équipées d'une table en bois, de bancs, d'un BBQ et de toilettes sèches.
Dans la réserve Navajo, nous avons dormi au bord de canyon View. Calme, frais (2000 m d'altitude), repas au BBQ (saucisses, aubergines et tomates), c'est royal !
Cette réserve Navajo est agréable car peu de touristes (par rapport au Grand Canyon), et à notre dimension.
Dimension des yeux et chargée de l'histoire d'un peuple, des ruines préservées, des sentiers de découverte. Ici, on saisit comment le lit de la rivière s'est creusé, comment la vie de l'homme a pu s'organiser, les plantes utilisées pour leur médecine.
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Les hogans indiens nous rappellent les yourtes mongoles avec leur poêle à bois dressé au milieu.
L'artisanat est sympa, beaucoup de turquoises (Luce, cela me rappelle les bijoux que tu fais...), pierres porte-bonheur des Navajos.
Ya'a t'eeh ... Bienvenue ...
Monument Valley en territoire Navajo est un parc géré directement par les indiens.
Nous sommes dans une autre dimension, celle des espaces infinis, des couleurs qui changent au gré de la lumière.
Et puis, l'on ne peut s'empêcher de penser aux westerns tournés dans cet espace (la chevauchée fantastique par exemple).
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7 juillet
Au départ de Bluff, la vallée des rois (Valley of the gods) : nous sommes dans un petit Monument Valley (des couleurs ocres, des monuments sculptés).
Direction Capitol Reef National Park : une rote superbe, des roches multicolores. Avec un peu d'imagination, un ptérodactyle pourrait poser ses pattes sur le pare-brise.
On se promène dans un paysage semi désertique, pourtant, le long de la Fremont River, des arbres fruitiers et des petits oasis singuliers dans cet espace minéral. Nous campons dans un « camp ground » du parc, au bord de la rivière, sous les arbres, entourés de falaises ocres. Le soir, des daims, quantité d'oiseaux et des écureuils viennent nous voir.
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 9 juillet Bryce Canyon
Ce soir, Rodéo. Musique country, chapeaux de cow-boy et chemises à carreaux de rigueur dans les gradins. Six chevaux sont enfermés dans des box. L'hymne américain retentit pendant que deux cavaliers portent le drapeau étoilé.
Un Monsieur Loyal, maquillé harengue le public qui répond par des « Youh Hou ».
Un premier cheval sort, cabre et rue beaucoup. Le cow-boy tiendra moins de 2 minutes avant de tomber, un peu sonné tout de même.
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 10 Juillet Bryce Canyon
Des Hoodos (cheminées de fée) qui tiennent en équilibre par magie dans un dégradé de rose, d’orange et d’ocres. Spectacle grandiose. Paysage magique sorti de l’imagination d’un sculpteur un peu fou, ce sera, avec Monument Valley et Valley of the gods mon préféré.
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13 et 14 juillet
Tout commence par une sensation étrange qui vous envahi quand vous arrivez par la route.
La hauteur des buildings de la ville vous apparaît à l'horizon comme un mirage alors que le désert, où quelques cactus survivent, vous entoure encore.
C’est Las Vegas de jour.
Et puis, dès la tombée de la nuit, tout change, débordement de lumières, de sons, de foule. Ecart thermique important : 40° dehors, climatisation à l’intérieur.
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 Ici, nous sommes dans un vaste terrain de jeux (dans tous les sens du terme), marrant de se rappeler que cette ville a été fondée par les mormons.
Tous les moyens sont bons pour associer le jeu à la fête et occuper les esprits par un spectacle permanent. Les publicités immenses, scintillantes, sans possibilité de les ignorer invitent aux spectacles de cirque, de music-hall, de variétés, de cabarets, de magiciens.
Les casinos rivalisent de hauteur, de grandeur de lumières, de jets d'eau. Ils impressionnent non par leur beauté mais par la volonté d'en imposer.
Décor suranné où l'on veut vous faire croire que vous êtes à Paris, Venise ou Louxor.
Le long du Strip (Las-Vegas boulevard), on déambule d'hôtels-casinos en casinos-hôtels, chacun rivalisant d'ingéniosité pour attirer le client.
Pour trouver le buffet, pour trouver les toilettes, il faut traverser le casino : des rangées de machines à sous, des tables de black-jack, de roulettes et dans des endroits plus confinés, les tables de poker.

Il est droit comme un i. Son chapeau de cow-boy masque son visage mais l'on devine qu'il n'est plus tout jeune. Un vague air Gaullien.
Devant lui, une pile de jetons. Il ne regarde pas ses adversaires (10 personnes autour de la table), le croupier est extrêmement rapide.
Les cartes tournent, les jetons passent d'un joueur à l'autre.
Certains sont fébriles, le genou s'agite, les mains tremblent. D'autres mangent en jouant ou se font masser le cou et le dos. D'autres encore jouent, les écouteurs d'un ipod dans les oreilles.

La musique étourdit, mais plus que la musique, le bruit des machines, les dollars et les roulettes ne cessent de tourner, l'odeur de cigarette et de cigare est omniprésente, les yeux et les oreilles se fatiguent des néons géants et du brouhaha.

Et puis, l'envers du décor.
Quelques zombies déambulent dans les rues, fouillent les poubelles. Des hommes, des femmes, un verre à la main ont du mal à marcher. Des panneaux publicitaires vantent des coach qui aident à se « sevrer » du jeu.
Ne pas oublier que cette débauche d'énergie (électricité, eau, climatisation) se passe dans un désert, et que pas très loin, on manque d'eau.
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Ici, on construit encore, plus haut, toujours plus grand, plus délirant.
Que nous renvoie cette ville dans son miroir ?
Il paraît qu’il faut avoir vu Las Vegas quand on est aux USA.
Ca, c’est fait

 

 23 juillet 2008
Enfin, nous avons récupéré les sides. Non sans une mauvaise surprise financière : nous avons dû régler des taxes supplémentaires.
Avant de filer vers le Mexique, nous devons trouver un concessionnaire Ducati, histoire de faire un entretien général avant l'Amérique Centrale.
Chose faite à Escondido.

Le temps de parler avec le boss du lieu, un cycliste discute avec nous un bon moment du trajet, des pays visités.
Puis il part. Trente minutes plus tard, coup de fil au Ducati store de Greg le cycliste qui nous invite à manger chez lui.
Greg et Terri sa femme et leurs deux enfants nous accueillent chez eux et nous passons une bonne soirée autour de pâtes à la bolognaise, de salade et de vin californien.
Nous discutons voyages, élections présidentielles américaines (Georges W.Bush n'a pas trop la faveur de nos invités...).
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 Les voisins s’invitent aussi et Peter et Michelle nous proposent  de dormir dans leur camping-car.
Thank you for your invitation.

C’est reparti pour « l ‘effet side », car depuis hier nous sommes régulièrement accostés.

Ce soir, nous devrions être au Mexique ou du moins pas très loin de la frontière.
Une autre histoire à venir…

 

 

Dernière mise à jour : ( 23-07-2008 )