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Bénin Version imprimable Suggérer par mail
 14, 15, 16, 17, 18 février
Cotonou

Le Français parlé ici est agréable à entendre, un peu désuet, parfois transformé, mais souvent teinté de politesse. Par exemple « Votre assise est bonne ? » pour « vous êtes bien assis ? », une «lapinerie» pour un endroit où l’on vend des lapins, « bonne arrivée » pour « bienvenue ».
Par contre ce qui reste extrêmement pénible est la lenteur des différentes administrations, leurs sous-entendus concernant d’éventuels  bakchichs à donner pour aller plus vite… Du moins à Cotonou.
Les jours s’écoulent entre les visites au port, à l’immigration, bref, on se languit de reprendre la route. Heureusement Cotonou a une bonne librairie…

19 février
Nous récupérons enfin les sides, et départ en milieu de journée à Ouidah par la route des pécheurs et celle des esclaves.
Cette route, parcourue par des milliers d’hommes pendant plus d’un siècle, se termine par la « porte de non-retour » endroit d’où partaient tous les esclaves pour le Brésil ou Haïti.
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 En plusieurs lieux, nous aurons eu le témoignage de cet esclavagisme,  au Mozambique, à Zanzibar et ici.

21 février
Avant 1972, la République du Bénin s'appelait le Royaume du Dahomey et c’est la ville d’Abomey où nous nous arrêtons qui lui donna son nom. De nombreux palais furent érigés par chacun des rois.
Il persiste aujourd’hui des palais et au moins 3 rois en exercice. Le palais du roi Dako, en ruine, se compose de petites maisons en banco aux toits de tôle arrachés.
Des cages pestilentielles abritent deux lionnes, un chacal, tous recouverts de centaines de mouches. Deux caïmans baignent dans des eaux putrides.
Ce roi, d’une cinquantaine d’années, a 57 femmes et environ 80 enfants (le chiffre exact n’est pas connu). Ces enfants, pour être reconnus portent une scarification sur la joue gauche faite à l’âge de trois mois.
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 Le roi règne sur une dizaine de villages « un peu de pouvoir politique mais surtout le gardien de la tradition ».
Thérèse, sa treizième femme me raconte qu’elle est fonctionnaire à Cotonou et rentre le week-end au palais. Il est important pour elle de connaître son numéro de rang (Maz, j’ai retrouvé XIII) et le protocole. Par exemple, il ne faut pas rester (pour une femme) debout devant le roi mais assise ou à genoux. De même, personne ne doit voir le roi manger.
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 Le Bénin a une longue tradition de culte vaudou et en l’espace de quelques heures, nous avons rencontré le chef du village de Detohou, chef de l’oracle et chef du culte vaudou que l’on vient consulter de très loin.
Dans ses temples garnis de fétiches et statues divers, il se livre à des incantations, chante, mange et se frotte le nombril avec une sorte de bouillie composée d’une tête de chèvre, d’un porc-épic et de maïs.
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 Régulièrement, il boit un petit verre d’alcool de palme (histoire de faire glisser cette bouillie infâme ?)
Il soigne, jette des sorts (ou en enlève). Ici, les femmes qui ont des jumeaux sont considérées comme des reines (Céline, tu pourras le dire à Laurent…).
Lui, il a 16 femmes et 64 enfants. Son fils aîné prendra sa relève.
En une après-midi, nous sommes passés dans une autre dimension, celle de l’irréel, de l’irrationnel, de la sorcellerie et du vaudou.
Dans les marchés, nous trouvons quantité « d’objets » nécessaires à ce culte : des oiseaux, des chauves-souris séchés, des têtes de crocodiles, des statuettes, des poudres magiques…
On nous a raconté toutes sortes d’histoires : celle de la téléportation réalisée grâce à du chiendent, celle des esprits, celle de l’Afrique du jour et celle de l’Afrique de la nuit.

22 février
Nous partons d’Abomey assez tôt. Sur la route, des « 404 Pigeot », des vieux camions dont l’immatriculation est encore Franç    aise. Puis des motos chinoises.
Nous ne publierons pas la photo de ces motos. Un « rambo » nous fonce dessus, en nous arrachant l’appareil photo des mains. Tout cela finira chez le commandant de gendarmerie.
Les motos chinoises étaient garées à côté de la gendarmerie qu’il est interdit de photographier. L’attitude, la violence et surtout les paroles de ce « rambo » nous ont fait ressentir de sa part un sentiment « anti-blanc » assez fort.
Nous récupérons notre appareil photos, la lanière cassée.

Dommage.
Nous avons été arrêtés plusieurs fois par des policiers et des militaires, mais toujours très sympas et curieux de notre voyage.
À part ça, il fait plus de 36°, nos incantations n’ont pas fait venir la pluie.
Demain, le Burkina Faso.
 
 
 
 


Dernière mise à jour : ( 24-02-2009 )
 
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