Au lever du soleil, nous partons
de Tombouctou, direction Néma en Mauritanie. 630 kilomètres de piste (épreuve
du Dakar...). Baba, Aliou et Djadjé nous accompagnent en Pick-up.
Nous savions que cette étape serait difficile.
Trois jours de piste, de sable,
de poussière et de chaleur intense (44°), seules les nuits à la belle étoile
apportent un peu de fraîcheur et de repos. Lors de notre premier bivouac, vers
3 heures du matin la lune éclairait trois ânes venus nous regarder dormir.
L'eau que nous transportons est
tellement chaude qu'elle devient difficile à boire... Apprendre à gérer sa soif...
Le soir, nous apprécions les
spaghettis de Djadjé et le thé à la menthe d'Aliou.
Le poste frontière Mauritanien
est posé au milieu de nulle part.
Les premiers villages faits de bric et de broc donnent une impression de grande
pauvreté. Villages posés au milieu de pierres et de sable où les seules
couleurs sont apportées par d'étranges fleurs composées de sacs plastique
accrochés aux épineux. Le vent souffle, chaud. Punition que d'habiter ici.
« Donne moi cadeau, donne
moi tes lunettes, donne moi tes gants, donne moi un bic ».
Certains passages sableux sont
très difficiles pour les motos, heureusement, nous tendons un câble et le
pick-up nous permet de nous extraire de ces ornières. Avec Sylvie, nous montons
dans ce pick-up pour alléger les sides.
Tous les 20 kilomètres, un puits
où nombre d'animaux sont présents : chameaux, chèvres, bœufs et ânes.Des tentes
de nomades jalonnent le parcours.Des conditions de vie minimalistes, la connaissance
et le respect du désert.Je ressens depuis de nombreuses années, les mêmes
sentiments envers ces hommes et ces femmes qui vivent dans des conditions
extrêmes et dans le dénuement le plus total: je leur tire mon
chapeau !
La deuxième journée, nous ne
ferons qu'une cinquantaine de kilomètres en 4 heures. Dur...
Enfin, 100 kilomètres avant Néma, le sable laisse place à un sol dur,
caillouteux qui nous permettra de rouler plus facilement. Nous arrivons
fatigués, transpirant et sales. Nous trouverons un hébergement assez crade mais
disposant de douches (eau du puits), nous négocierons longuement le prix
demandé qui était exorbitant.
D'autant qu'il ne nous est pas possible de retirer de l'argent ici, seulement
changer les quelques euros planqués au fond du sac.
Les motos demandent un bon
entretien après ces 3 jours de piste, nous restons un jour de plus à Néma.
Néma, ville du bout du monde est
sale, des rats courent dans les rues envahies de déchets. Cette ville de 30 000
personnes connaît une pénurie d'eau importante. Les habitants n'ont droit qu'à
1 heure d'eau par jour,celle des puits n'est pas potable (mauvaise gestion des
déchets...).
13 mars
L'entretien mécanique effectué,
nous retrouvons le goudron que nous prenons jusqu'à Nouakchott, la capitale.
1100 kilomètres de route asphaltée baptisée la « route de l'espoir »,
car elle devait se poursuivre jusqu'au Mali...
Immédiatement, la différence avec le Mali s'affiche : la Mauritanie est
une république islamique. Les femmes sont cachées derrière leurs foulards, les
mosquées sont présentes...
Les villages que nous traversons
sont toujours aussi sales, des ordures, des carcasses de voiture et d'animaux
morts jonchent les rues.
La présence militaire est importante, nous avons été arrétés 5 fois ou plus par jour.