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Bolivie

Eh voilà, nous arrivons en Bolivie. Pays connaissant des soubresauts politiques actuellement. Eh oui, cet homme de sang indien, Evo MORALES, par son approche du partage des richesses contrarie très fortement les plans des multi-nationales américaines (entre autres) qui tenaient toute l'économie du pays jusqu'à il y a deux ans...
Mais la Bolivie est comme tous les pays d'Amérique latine, un vent nouveau souffle et j'en suis aujourd'hui persuadé, c'est de ce continent que viendra la nouvelle donne politique.
Ils sont en train de ré-inventer un nouvel ordre économique qui risque fort à mon avis de supplanter le néo-capitalisme... Pour l'instant, nous sommes bloqués à la douane fermée pour cause de repas des douaniers (13-14h). En leur absence, de drôles de petits manèges se passent au su et vu de tout le monde... Comme ces oeufs qui passent de Bolivie au Pérou par dessus la barrière fermée de la douane... Question : Devinez ce que porte cette dame dans cet énorme ballot jaune ?
Comme nous, vous vous demandez bien comment elle a fait pour arriver en vélo 3 roues jusque là. Avec une visibilité telle, c'est fou, non ? Eh bien, elle transporte des pop-corns...
Ici, ils sont partout, non sucrés, non salés mais toujours gigantesques ! Les arachides... Je n'aurai pas pensé en voir en Amérique du Sud. Aujourd'hui Samedi à Copacabana en Bolivie, c'est jour de baptême... Mais qui peut-on bien baptiser ? Réponse : les voitures !!! Un prêtre en bonne et due forme baptise les chers véhicules devant toute la famille endimanchée... Les propriétaires sont fiers de poser pour la photo et se sentent rassurer pour la conduite.
Cela me rappelle un bus au Mexique sur lequel était écrit :
Pendant que Pascale assiste aux baptêmes des voitures, avec Alain, nous mécaniquons dur pour réparer la première casse moteur un peu sérieuse.
Pour notre premier jour en Bolivie, les demi-lunes de la pastille de retour de la soupape d'admission de ma culasse AR ont joué les filles de l'air et la soupape a chu et rencontré le piston... ...rien de bien grave mais une journée bien occupée pour réparer ce dégât dû à la qualité (ce mot me fait bien rigoler comme employé en ces circonstances) de l'essence des contrées actuellement traversées !
Ici, l'essence est pourrie de chez pourri... Indice d'octane aux alentours de 70 à 80. D'ailleurs personne ne le connaît vraiment !!! Et c'est reparti sur les bords du lac Titicaca mais côté bolivien ce coup-ci. Oubliez l'altitude et la température de l'eau et je suis certain que vous vous croyez en bord de méditerranée... ...avec ces petites iles et cette végétation en bordure... ...Bon OK, là, faut quand même beaucoup d'imagination ou alors être en état de manque de Comme un cil d'eucalyptus sur la paupière d'un géant endormi... Traversée d'un bras de lac pour rejoindre la route de la Paz. Chargement délicat à cause du fond du bac aux planches manquantes mais ça va le faire. Magnifique le petit voilier avec sa voile bleue au loin !
Eh oui, il y a un yacht club bolivien. Le pilote de notre bac ne doit pas avoir plus de 12 ans. Lui à la barre et son père au commandement, nous traverserons paisiblement et sans encombre ce bras de lac. Changement radical de l'autre côté avec ces champs de légumes en bord de lac. Finies les falaises de pierre et autres rocailles.
Ici, c'est agriculture ! Trente kilomètres avant la Paz en arrivant du nord, nous rencontrons toute une foule bigarrée drapeaux en main... En parlant de drapeaux, celui-ci en patchwork représente toutes les ethnies indiennes du pays.
C'est dimanche, on se demande bien ce qu'il font ainsi cheminant d'un pas alerte et très rapide... Ils montent tous à la Paz pour la grande manifestation du lendemain. Et le flot devient presque continu.
Heureusement pour nous, quelques chemins agricoles de bord de route nous permettent de les contourner sans nous faire bloquer trop longtemps... A noter qu'ils n'arrêtent pas les voitures mais les ralentissent simplement par leur nombre... Leur nombre et leur détermination impressionnent et rassurent à la fois. Ils sont le meilleur soutien à leur président qui tente de réformer les institutions du pays... ...il s'agit en fait de mettre en place une nouvelle constitution (écrite en espagnol et en quechua) plus juste... ...et surtout plus égalitaire !
Pour info, les régions les plus riches de Bolivie (Gaz et mines) tentent de faire sécession avec le pays car elles refusent de partager les richesses du sous-sol avec le reste des boliviens.
Tout ceci dans une ambiance tendue avec les USA dont l'ambassadeur a été renvoyé dans son pays pour activisme anti-état bolivien.
Sur ce sujet, beaucoup de fausse monnaie circule en Bolivie. Au début, j'ai trouvé cela étrange pour un pays si pauvre puis à la réflexion, cela m'a rappelé les agissements de la CIA à l'époque de Salvador Allende au Chili ou comment déstabiliser un gouvernement qu'on ne souhaite pas !!! Interlude...
Juste une photo surprenante d'un artisan du bois dans un quartier de la Paz que nous avons évité par sa périphérie. Comme en France, les banlieues sont peuplées d'indiens... Route sud de la Paz.
Comme tout à l'heure du nord, les foules de manifestants de soutien à la nouvelle constitution déferlent.
Demain lundi s'ouvre le congrès des parlementaires qui doivent l'examiner et voter le texte définitif et la date du référendum pour approbation ou refus par tout le peuple bolivien. Tous ces manifestants ont été pour moi comme une cure de fraîcheur. Sans révolution violente, ce peuple a décidé de prendre en main son destin, bouleversant et tout simplement magnifique.
Bravo Bolivianos !!!
Réussissez et devenez l'exemple pour le monde entier. Vous croyez que tout est dit sur la voiture... ...eh bien non, il y en a encore sur la remorque ! Contournant les manifestants pour ne pas arriver de nuit à notre étape, ces meules de foin croisées sur les chemins agricoles m'ont rappelé les vacances ardéchoises de ma jeunesse... Sont pas beaux tous les deux ?
Madame Gibi (vous vous rappelez les rivaux des shadocks) et son Monsieur Borsalino qui se la pète un peu... Chica la pequeña, no ? Cette église de montagne montre bien que l'altitude appauvrit les gens... ...le clocher en terre (adobe) est de la même veine ! Si l'altitude rend pauvre financièrement parlant... ...n'allez surtout pas croire qu'elle rend malheureux ! Les paysages grandioses de Bolivie où la moindre tâche de vert est source de vie pour les animaux et donc pour les hommes. Rapace des Andes très fréquent, cet espèce de vautour noir, blanc, rouge est de nature très curieuse.
Mais notre provençal de Christian vous en dira certainement plus d'ici quelque temps dans le livre d'or. Contraste des couleurs et des vallées... Ce mardi matin, visite du marché de Punata, le plus grand marché indien de Bolivie. Une sorte de foire de Beaucroissant hebdomadaire qui se déroulerait au 19ème siècle.
Ici, que de l'authentique, pas de produits pour touristes. 
D'ailleurs en parlant de touristes, nous sommes les seuls étrangers dans toute la ville... On commence par le marché aux animaux.
En Bolivie, le cochon est remuant et bruyant... A noter qu'ici la cochonne n'est pas rose mais très souvent rouquine... et je ne vise bien entendu personne en écrivant ceci ! ...Le cochon bolivien couine et vitupère en refusant obstinément son destin. Ses cousins ovins, sont nettement plus calmes et plus odoriférants !
NdR : Dans ce pays aussi, on voit beaucoup de moutons mais bien peu souvent en mangeons. Pourquoi ??? Quant aux bovins, leur flegme me les fait classer dans la catégorie des fatalistes... Magnifique et splendide bête !!!! Le mâle zébu est massif mais tranquille comme baptiste... Les chevaux petits et très nerveux... Rien à voir avec leurs cousins bien équipés pour la froidure d'altitude. Les Passagers du Monde sont heureux de vous proposer cet interlude fort coloré mais néanmoins en rapport avec ce qui précède puisque c'est avec ces cordes que les licols sont fabriqués. De l'art du recyclage des pneumatiques usagés.
Ici, la fabrique de lanières de caoutchouc... ...et là, celle des bassines et autres abreuvoirs à fond cloué ! Stand de chapeaux traditionnels de l'ethnie indienne locale !
Ici le chapeau se porte plat et blanc. Les matelas, tout un poème... et des souvenirs de vacances chez mes grand-parents maternels dans le var... 
Remplis de fanes de maïs, les enveloppes de provenance diverses en toile plastique forte (la verte = farine de soja) sont remarquablement cousues avec les bourrelets sur tout le pourtour ! Ce stand propose de la teinture pour laine. Eh oui, tous les animaux fournissent la matière brute et les indiens adorent les couleurs.
Et ils ont mille fois raison !!!
Que nos codes vestimentaires peuvent être tristes à côté des leurs... Et ce n'est pas ce stand d'épices qui me contredira ! T'en veux des oeufs toi ? Le chapeau de la dame penchée en avant est tout simplement en bois. Entièrement en bois !!!
ici, t'es même pas obligé d'acheter, tu peux aussi fabriquer... Le coin des pommes de terre... Rappelez-vous les enveloppes des matelas bleus ! De toutes formes, de toutes couleurs, de toutes tailles, les pommes de terre sont l'affaire quasi-exclusive des femmes !
Les seuls hommes présents... ...servent de bêtes de somme à charger des sacs de plus de 80 kg sur les camions après transaction ! Rencontré ce stand et pas compris ce qui s'y vendait... Les variétés de maïs dans les Andes sont plus que nombreuses et ici, pas de Monsanto transgéniques !!! Au rayon fruits et légumes, de magnifiques oignons rouges frais ! Des fèves et petits pois avec une charmante petite vendeuse qui aide sa maman en dégustant quelques fèves... Des monceaux d'oranges ! Et des poivrons et autres piments à n'en plus finir... Piments frais de toutes les couleurs... Piments séchés... A côté de splendides tomates Piments bordeaux, noirs, oranges... Cannelle autant énorme que parfumée... et des quintaux de pâtes de toutes formes et pour tous les goûts... Même des roses faites main avec de la farine de maïs ! Ces charmants assemblages de produits divers de sorcellerie douce sont des porte-bonheurs pour les maisons et leurs habitants. Plantes, herbes, photocopies de billets de banque, le tout agencé d'une manière très codifiée !
Notez qu'en toute chose, l'indien met de la couleur... Quelques vanneries mais rien de très beau. Simplement du solide, de l'efficace. En montagne, la beauté passe après ! Quelques poteries du même tonneau. Et partout des portefaix attelés ou pliés sous leurs charges autant volumineuses que pesantes. Gigantesques jarres destinées à la fabrication de la Chicha. Pour les connaisseurs, cette bière de maïs alcoolisée peut être presque aussi forte que la mort subite belge ! Doublé cette file d'attente intrigante sur toute la longueur de la rue... Le temps de croiser cette dame avec son achat en laisse pour se rendre compte... ...qu'en fait, il s'agit de clients qui font la queue pour entrer dans une banque !!! Et il en va de même pour toutes les banques de la ville...
Le mardi, les indiens descendent en famille leurs produits à vendre de leurs sommets, traitent leurs affaires administratives et repartent le soir avec leurs achats. Aperçu ce truc intrigant dans une rue.
Au début, j'ai bien pensé à l'émission TV des frères Bogdanov... ...Mais à y regarder de près, il s'agit bien d'une librairie (les rouleaux à l'entrée sont pour recouvrir les livres) qui fait aussi office de laboratoire radiologique !!!
Spécial dédicace pour Un clin d'oeil et un grand merci à ces deux-là qui ont dépanné l'entraîneur du compteur mécanique d'Alain.
Ils attendent par courrier le processus du chromage pour le mettre en oeuvre sur leur ville. On va s'en occuper. Allez, départ en fin de matinée pour rejoindre Sucre... Sous un temps chaud et ensoleillé, la route est plus qu'agréable.
Imaginer les conditions de travail de ceux qui entretiennent les champs cultivés sur de telles pentes (+ de 30%) me laisse toujours plein d'admiration.
Ici, pas de mécanisation possible ! Les tombeaux indiens ne font pas dans le faste occidental.
Ce ne sont pas les pierres qui manquent aux alentours mais ces derniers abris de simple adobe résument bien à eux seuls la fatuité de l'éternité recherchée par le marbre. Je ne sais pas pourquoi mais cette 120 km de route de galets...
Le mystère restera grand car ces galets de rivière ne sont pas cimentés mais jointés avec de la terre tout simplement et pas un seul d'entre eux ne bouge !!! Croisé plus loin sur la piste de terre très bien entretenue, cette petite construction qui rappelle les greniers Dogons du Mali... la croix du sommet en moins ! Rivière pourpre de latérite... Entrée de Sucre, nous sommes reçus par ce diplodocus beaucoup plus sympathique que... ...son pote le tyranausaure !
Au fait, à Sucre, trouverons-nous des fraises ?






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