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4779 m !!!

Partis à 6h pétantes de Quincemil dans un petit matin frisquet et encore bien humide des pluies torrentielles de la veille, nos chiques de feuilles de coca bien en bouche, nous allons enfin tenter de passer sur l'altiplano andin.
Quatre ans que j'attends ce jour... Va falloir que ça se régale !!!
Ponts et gués vont se succéder mais sans jamais nous bloquer. Les camions ayant partiellement bien endommagé celui-ci, quelques morceaux de planches feront l'affaire pour reboucher le plus gros trou. De tous côtés, ce ne sont que cataractes et autres cascades.
Celles sur le flanc opposé de la montagne sont toujours plus sympathiques... ...que celles qui s'invitent sur notre piste en créant carrément... ...un petit torrent qu'il faut bon gré, mal gré traverser !
Surtout bien attaquer le trou d'eau le plus près possible du flanc de montagne même si c'est là que le courant est le plus violent... ...la vitesse de l'engin couplée à la force latérale du courant vous ramène impeccablement en milieu de piste !
Dans tous les cas, ne pas traîner dans le gué au risque de finir dans le torrent en furie qu'il alimente en contrebas. Bon, les éclaboussures mouillent un peu mais en haut, on dirait bien qu'il y a du bleu et du soleil !!! Tiens de la poussière et des cairns en bord de piste.
Très étroite, non damée au dessus de 200 m de précipice...
Me serai-je trompé à une bifurcation pour me retrouver au sud du Maroc ? Non, il s'agit juste d'une déviation provisoire zigzaguant entre les engins de chantier ! A partir de 3000 m, la végétation flamboyante de la selva amazonienne cède la place à des cultures en terrasse et la route... ...d'épingles en lacets toujours monte !!! Si pour nos moteurs, la tache est ardue, je vous laisse imaginer l'énergie déployée par cette dame pour atteindre le village en haut à droite à plus de 3800 m. Respect... Là, vous vous dites, ça commence à sentir bon les Andes... Petite halte pour laisser refroidir nos montures (125 à 130° de température d'huile). On en profite pour regarder vivre nos premiers indiens d'altitude : les Quechuas !
Attention à ne pas les confondre avec les L'altitude donne des couleurs... Toute la force morale et la sérénité de ce monde dans ce portrait... Redescente du village pour attaquer le tronçon le plus élevé. Encore des travaux.
Nous sommes arrêtés pour raison de sécurité. Le temps à cette pelleteuse Bon, tout va bien, nous sommes bien sur la bonne route !
Venant de Puerto Maldonado sur la droite, il nous suffit de prendre à gauche pour aller sur Cuzco.
Le panneau est déjà en place, manque plus que la route... Si Alain ne se trompe pas de route, c'est que la signalisation est bonne... Allez Nénez, coupe pas, c'est le dernier gué un peu sérieux ! Dans ces contrées, même si le strabisme forcé s'avère fatigant à la longue, mieux vaut garder un œil sur la piste et un sur le flanc de montagne... et bien entendu toujours compter sur le troisième pour ne pas basculer en contrebas... Plus de 4200 m et encore des cultures et des habitations. Le souffle déjà court, la vue de ces cultures à plus de 4500 m finit de me le couper. Mais quel labeur à une telle altitude pour effectuer ces travaux agricoles à la main !!! Nos premières peluches...
Me demande bien ce qu'il faisait à genoux celui-là ? Les tintinophiles le savent bien :
- Quand lama pas content, lama cracher...
Mais là c'est plutôt :
- Quand lama voit appareil photo, lama poser ! Plus rudes comme conditions de vie, je ne connais que les touaregs ! Et toujours nous montons... Nous commençons à douter de passer au dessus des nuages... Ceux-là avaient tous des rubans rouges cousus (oui cousus) aux oreilles... Marque de propriété, élément décoratif ? Accélérer mais pas trop pour ne pas saturer le moteur en essence. Prendre le temps de monter sans trop ralentir dans les virages sous peine de caler.
Dapont nous l'avait dit, le Desmodue est vaillant !!!
C'est ben vrai çà !!! Le long serpent grisâtre s'élève peu à peu au dessus de paysages qui s'élargissent... Plus de 4700 m et toujours des habitations !!! Ceux-là auront eu moins de chance que nous. Tous morts le même jour, un accident de la ...4779 m... Ce coup-ci, pas d'apéritif comme à l'équateur...
Juste le temps de faire une photo et on repart. Cuzco est encore à plus de 150 km et nous avons déjà plus de 8 heures de conduite dans les pattes. Regardez de près les yeux des pilotes...
Petite déception personnelle, j'avais espéré faire passer une Ducati au dessus du Mont Blanc... perdu. Et c'est parti pour la descente côté plateau andin. En bas, au fond du précipice à plus de 600m, une verte vallée quasi-marécageuse sert d'immense pâturage... Et c'est beau tout simplement ! Les peluches mobiles s'en donnent à cœur joie !
Il ne s'agit pas de lamas ici, soit des vigognes, soit des alpagas... Le goudron... un village... Cuzco dans 80 km...
D'autres tenues, d'autres ethnies mais toujours des couleurs ! D'autres coiffes... Bizarre, ici les motos-taxi ne sont pas couvertes de bâches comme en plaine amazonienne. Va comprendre Charles !
Ne pleuvrait-il donc jamais ? Y' en a qui se sont fait tondre...
Tout le monde aura son pull ou sa jupe en alpaga ! Et bien entendu, l'effet side est immédiat, attroupement sympathique et curiosité bon enfant... Ils posent même volontiers et ont toujours en réserve le regard 22bis comme celui de gauche... Mais à la fin, qui regarde qui ?
Nous qui les regardons comme des curiosités vestimentaires ou eux qui nous regardent comme des extra-terrestres ? Allez, même si c'est du goudron (excellent car neuf), les routes ne sont pas droites et nous ne sommes pas encore rendus. Si le premier plan s'adoucit... Le second lui, s'élève !
Le mont Auzangate nous salue du haut de ses 6384 m... Je ne sais pas vous mais je trouve ces paysages de plateaux d'altitude vraiment sereins et paisibles. Avec un plus d'arbres, on se croirait presque en Toscane... Bon sur ce plan-là, faut beaucoup d'imagination pour la Toscane... Et voilà nous sommes passés. Quelque peu barbouillés mais aucun malade. Merci les feuilles de coca et le En cette fin d'après-midi de première journée, les Andes nous accueillent de toute leur majesté et leur beauté.
Comme une impression d'être devant un péplum des années 50 avec un paysage de second plan peint sur une toile !!!






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